Eugène Fayolle – Le juif cet inconnu

Lettre à un juif, en guise de préface.
Une excellente amitié nous a unis depuis l’enfance. Votre Front Populaire l’a brisée.
Vous ne me pardonnez pas d’avoir constaté le mal que les Français d’origine juive, dont vous êtes, ont fait aux Français de France, dont je suis, et, sans vous en être expliqué avec moi, vous vous êtes retiré sous votre tente, en vous enveloppant d’un silence, d’un orgueil, d’un dédain, d’un ressentiment spécifiquement judaïques. Il est tellement plus commode de mépriser que de réfuter. J’en suis donc réduit à imaginer la pensée qui vous ulcère. Vous tenez pour vérité préjudicielle, qui rend tout débat superflu, que reprocher à un juif sa qualité de juif, qualité qu’il a reçue sans l’avoir sollicitée, c’est la plus lâche des injustices. Ainsi raisonnent tous les vôtres.
Vous, du moins, si vous n’étiez pas totalement sourd à ce que je m’efforce de faire entendre, vous devriez savoir combien ce grief est infondé. je ne reproche pas plus à un juif d’être juif que je ne reproche à un tuberculeux d’être tuberculeux. Je constate le fait et je plains le malade. Cependant, si, sous le prétexte romantique que son « mal de poitrine » est un signe de civilisation, ce tuberculeux s’applique à infecter son entourage, dois-je fermer les yeux ? Or, certains d’entre nous, beaucoup trop, ont été déjà contaminés. Comprenez-le donc. Ce ne sont pas des mesures punitives que je réclame, mais prophylactiques – et c’est bien naturel.
Si nous avions affaire à un malade apte à juger la situation avec bon sens, il pousserait un soupir et dirait : soit ! Malheureusement, nous avons affaire à Israël. à un malconscient, à un halluciné. Et vous-même, très innocent et très dangereux ami, vous n’êtes pas indemne des singularités mentales de ce peuple en tout singulier. Cela n’empêche point que je garde pour vous, bien que vous m’ayez en la plus acre aversion, un sentiment très attaché. Les porteurs de germes les plus pernicieux ne sont pas pour cela des coupables.. Je sens cela très vivement, et, si les circonstances voulaient que j’aie à vous le prouver, je n’y faillirais pas.
Plaise à Dieu, en retour, que je ne tombe jamais sous votre coupe. Vous auriez, vous, plaisir à punir. Il ne fait pas bon raisonner avec les illuminés. «Brûler n’est pas répondre, » a dit un jour Camille Desmoulins. Ce mot l’a conduit à l’échafaud.

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ISBN : 9781648583674
Format : Livre de poche
Nombre de pages : 92
Dimensions : 152 x 229 x 6 mm