Joseph Alexandre Saint-Yves, né le 26 mars 1842, à Paris et mort le 5 février 1909 à Pau, est un érudit, poète et écrivain français.
Joseph Alexandre Saint-Yves naît le 26 mars 1842 au domicile familial sis au 23, rue de l’Échiquier dans l’ancien 3e arrondissement de Paris. Il est l’aîné de trois fils d’une famille catholique parisienne. Leur père, Guillaume-Alexandre Saint-Yves, est médecin des hôpitaux (internat promotion 1833), aliéniste médecin-chef de la maison de Charenton. Élève insubordonné, Saint-Yves fait dans sa jeunesse un court séjour à Mettray, dans la colonie pénitentiaire agricole pour jeunes détenus fondée par Frédéric Auguste de Metz, près de Tours. M. de Metz fait une forte impression sur Saint-Yves qui lui voue une grande affection durant toute sa vie, reconnaissant l’importance de l’influence chrétienne de M. de Metz sur le cheminement de sa pensée. Ses rébellions lui valent d’être contraint par son père à s’engager dans l’armée plusieurs années avant sa majorité. Étudiant à l’école de médecine navale de Brest, il contracte la variole noire en remplaçant volontairement un interne atteint de la maladie. Convalescent, il obtient un congé renouvelable et se fixe, en 1863, à Jersey, attiré par les œuvres et la gloire de Victor Hugo, alors exilé politique. Il y vit en enseignant les sciences et menant de front des études incessantes. C’est là qu’il peut lire les ouvrages d’Antoine Fabre d’Olivet qu’il tient en grande estime. En 1870, il revient en France alors en guerre contre la Prusse de Bismarck, pour entrer dans un corps d’infanterie de marine. Il est blessé lors d’une reconnaissance devant un fort. Après la guerre, il travaille au ministère de l’Intérieur à Paris, jusqu’en 1878.
Le 6 septembre 1877, il épouse la comtesse Marie Victoire de Keller (1827-1895)2, parente de Madame Hanska. Ce mariage lui apporte la sérénité et l’aisance pour mener à bien ses travaux. Cette même année, il publie le Testament lyrique et les Clefs de l’Orient. Dans ce dernier livre, il présente une solution (reposant sur une entente religieuse entre juifs, chrétiens et musulmans) à la « question d’Orient », que l’affaiblissement de l’Empire ottoman pose en entraînant des tensions dans le Proche et le Moyen-Orient. Le Testament lyrique rassemble chronologiquement ses poèmes. D’autre part, il entreprend la mise au point d’applications industrielles de plantes marines (De l’utilité des algues marines paru en 1879) dont il ne put mener à bien l’exploitation faute de capitaux. En 1880, il reçoit le titre de Marquis d’Alveydre des autorités de Saint-Marin. Il meurt le 5 février 1909 alors qu’il était allé chercher des soins pour sa santé défaillante dans une cure thermale à Pau, sans descendance. Il est enterré, avec sa femme, au cimetière Notre-Dame à Versailles.