Inébranlable soldat politique
En Suisse, chez les Helvètes, de nombreux intellectuels et militants du régime de Vichy et de la Collaboration, reçurent une aide généreuse immédiatement après 1945 et jusque dans les années 1950, ils trouvèrent un refuge sûr. Cette solidarité vint parfois d’hommes qui n’étaient pas forcément des admirateurs de la Révolution nationale, encore moins du National-Socialisme, mais qui relevaient plutôt d’une droite conservatrice écœurée par l’ignominie de l’épuration gaulliste et communiste.
Droite conservatrice et droite radicale en Suisse après 1945 : quelques figures
Tel fut le cas de Pierre Favre (1916-1989), protestant vaudois issu d’une vieille famille paysanne. Bien que libéral-conservateur en politique, défenseur d’un ordre social chrétien, il fut l’un des cofondateurs, le 18 décembre 1948, de l’Association des Amis de Robert Brasillach (ARB), puis, pendant de longues années, son infatigable animateur.
Soucieux de préserver l’association de tout apparentement politique trop étroit pour favoriser à l’échelle internationale le rayonnement de l’œuvre du poète fusillé, Favre fit collaborer au bulletin des ARB Thierry Maulnier, Jean Anouilh, Marcel Aymé ou encore Jean de La Varende. Libéral, Favre l’était avant tout dans sa personne, au sens ancien où Carl Schmitt disait de Donoso Cortés qu’il était libéral, à savoir généreux, non sectaire, révolté par l’injustice. En dépit de tout ce qui les séparait dans l’ordre des idées, il eut droit, après sa mort, à un très bel hommage de Maurice Bardèche.
Une autre figure conservatrice, célèbre en Suisse, doit être évoquée : le contre-révolutionnaire catholique Gonzague de Reynold (1880-1970), issu d’une illustre famille fribourgeoise. Influencé par l’œuvre de Maurras, admirateur de Salazar, ne cachant pas certaines sympathies pour le fascisme italien, ce notable reconnu n’en adhéra pas moins, lui aussi, à l’ARB. Beaucoup plus représentatif de la fraction radicale de la droite suisse fut le journaliste et homme politique Georges Oltramare (1896-1960), antijuif du genre forcené, né dans une famille genevoise cultivée de lointaine origine ligure. Sous le pseudonyme de Charles Dieudonné, il se vit confier sous l’Occupation la responsabilité du quotidien collaborationniste la France au travail, dont il contribua à faire passer le tirage de 16 000 à… 260 000 exemplaires.
Concernant la Suisse alémanique, on fera état du médecin lucernois Franz Riedweg (1907-2005), qui devint un proche de Himmler et un très haut responsable de la SS, puisqu’il accéda au grade prestigieux d’Obersturmbannführer et fut nommé responsable du journal SS-Leitheft, destiné aux officiers SS. Riedweg supervisa en 1941 l’édition d’un ouvrage de propagande abondamment illustré, Germanische Gemeinschaft, qui exaltait la « communauté de combat » de la SS européenne, mais dans une optique essentiellement germanique destinée aux Scandinaves, Néerlandais, Flamands, Germano-Baltes et Suisses alémaniques.
Suisse était encore l’essayiste et journaliste Armin Mohler (1920-2003), né à Bâle. Secrétaire d’Ernst Jünger de 1948 à 1953, il devint par la suite l’une des principales figures intellectuelles de la droite néoconservatrice de la République fédérale allemande, et sa somme sur la « Révolution conservatrice » demeure un ouvrage de référence.
Un homme trop sain pour rentrer en politique
Gaston-Armand Amaudruz naquit le 21 décembre 1920 à Lausanne et mourut non loin de là, à Palézieux, le 7 septembre 2018. Il naît dans une famille cultivée, mais c’est un « enfant de vieux ». Son patronyme, d’origine germanique, courant dans la région du Léman, descend d’Amaldrud, nom de famille formé à partir d’amal (« zélé, efficace ») et de drud (« ami fidèle »). Mise en rapport avec la personne et la vie du militant suisse, l’étymologie semble confirmer la justesse du vieil adage latin nomen est omen (« Le nom est un présage »). La mère d’Amaudruz, Allemande originaire de Könitz, travailla comme enseignante de français. Son père, lui, fut longtemps professeur de français à la Humboldt Akademie de Berlin. C’est dans la capitale allemande que ses parents se rencontrent. Son père a déjà 58 ans et deux mariages derrière lui, sa mère a passé la quarantaine. Ils rentrent en Suisse, s’installant à Lausanne, en 1917.
Amaudruz ne rentre pas en politique, au sens actif du terme. Après des études de sciences politiques à l’université de Lausanne de 1939 à 1942, il est mobilisé de 1943 à la fin de la guerre. Nature avant tout intellectuelle et même très cérébrale, Amaudruz se prend alors de passion pour un philosophe allemand néokantien, Hans Vaihinger (1852-1933), et pour un des domaines les plus ardus de la philosophie, ce qu’on appelle alors “gnoséologie” et que l’on nomme plutôt, de nos jours, théorie de la connaissance, laquelle vise à cerner le mode spécifiquement humain de l’acte de connaître tel qu’il apparaît dans notre présence au monde (pour faire très bref).
Contrairement à ce que prétendent différentes légendes, Amaudruz, en dépit de sa maîtrise déjà grande de l’allemand (langue qu’il enseignera par la suite pour gagner sa vie), ne fut pas membre de l’organisation à l’étranger du Parti National-Socialiste (NSDAP-AO), pas plus qu’il ne travailla pendant la guerre avec le fasciste suisse Arthur Fonjallaz (1875-1944), bien plus tourné vers l’Italie mussolinienne que vers l’Allemagne du Troisième Reich. Dans un bref mais fort intéressant entretien qu’il accorda quelques années seulement avant sa mort, Amaudruz précisa : « J’étais trop jeune pour les mouvements d’avant-guerre ou pour combattre en Allemagne. »
Le déclic de l’engagement et les premières années du Courrier du Contient
Pour Amaudruz (comme pour bien d’autres), le déclic vint du procès de Nuremberg. Très tôt, Amaudruz s’était intéressé de près aux accusations soviétiques et alliées sur les « crimes de guerre » allemands. Dès avril 1945, sentant venir la parodie de justice, il avait publié un article, précisément intitulé « Criminels de guerre… », dans le Mois suisse littéraire et politique. Cet article fut suivi en 1946 d’un long texte, « Le procès de Nuremberg », qui remettait en cause de façon très argumentée la légitimité dudit procès. Il avait paru dans une nouvelle revue d’allure presque luxueuse, le Courrier du Continent, qui fera faillite après seulement quatre numéros, le succès n’étant pas au rendez-vous, pour ne pas parler de l’imprévoyance des fondateurs.
Amaudruz n’est alors que l’un des collaborateurs du titre, qu’il reprendra sous une forme beaucoup plus modeste, avec une parution mensuelle, et qu’il dirigera sans discontinuer jusqu’au numéro 554 de février 2014, avant d’en céder la direction à un vieil ami, René-Louis Berclaz.
Voici quelques exemples du procès fait au procès de Nuremberg : « Tribunal militaire international – tel est le titre de la cour de Nuremberg. Mais ce titre déjà est équivoque. Devant le mot “international”, l’homme de la rue a l’impression confuse que la compétence du nouvel organe s’étend à tous les pays (…). Il n’en est rien. “International” signifie simplement que le tribunal représente plusieurs nations : celles qui ont gagné la guerre. L’habileté consiste à introduire, à la faveur de l’équivoque, dans l’esprit du lecteur non averti l’idée d’une compétence illimitée. »
Ou encore cet ahurissant aveu, dès le lendemain de la fin de la guerre, que le tribunal doit avaliser le délit d’opinion sous sa forme la plus grossière. C’est ainsi que l’accusateur français Pierre Mounier s’improvise psychologue des peuples devant le tribunal (comme si cela avait un quelconque rapport avec les faits et avec une justice digne de ce nom), au sujet du philosophe National-Socialiste Alfred Rosenberg : « L’Allemand est un être étrange, qui peut faire consciemment le plus grand mal en demeurant convaincu que moralement il est irréprochable », avant de conclure : « C’est au tribunal qu’il incombe d’appliquer les sanctions contre une philosophie. » Amaudruz, déjà, faisait entendre au terme de son article une note pessimiste, mais dont on peut dire aujourd’hui qu’elle était prophétique : « Et, tandis que “Nuremberg” veut exaspérer ces hostilités fratricides (entre peuples européens), le crépuscule recouvre peu à peu l’Europe. Bientôt, la nuit sera là. Cette nuit qui se referme sur les peuples, et le lendemain les peuples ne sont plus… » Amaudruz fit donc œuvre de pionnier et de précurseur.
Le « Fascisme international » des survivants à la défaite
Dans les années qui suivent la fin de la guerre, Amaudruz approfondit sa connaissance des œuvres de Nietzsche et de Rosenberg (il faisait grand cas de ce dernier auteur). Il fait bientôt la connaissance d’Oltramare et de Genoud. Sans doute par leur intermédiaire, il s’insère peu à peu dans les rangs du « fascisme international », avec ses réseaux plus ou moins souterrains, formés par les survivants encore actifs, généralement des « seconds couteaux » du fascisme et du national-socialisme.
Amaudruz collabore par exemple à l’une des plus importantes publications de ces milieux à l’époque, la revue Der Weg (1947-1957), qui paraît à Buenos Aires. On trouve en effet, parmi les collaborateurs de Der Weg, Wilfred von Oven, qui avait été un très proche collaborateur de Goebbels ; Walther Darré (qui était d’ailleurs né dans la capitale argentine) ; Otto E. Remer, qui avait pris une part active à l’écrasement de la conjuration du 20 juillet 1944 et qui sera en 1949 l’un des cofondateurs du Sozialistische Reichspartei (SRP), interdit en 1952.
Du côté des non-Allemands, on relève les noms de Marc Augier, qui ne signait pas encore Saint-Loup ; de Jean-Pierre Azéma, ancien du PPF et de la Collaboration ; de Maurice Bardèche ; de Jacques de Mahieu et du poète Pierre Pascal ; de l’Américain d’origine allemande Austin J. App, devenu très tôt un auteur révisionniste ; ou encore du National-Socialiste anglais Arnold Leese, qui sera le mentor de Colin Jordan. Bien qu’elle ne soit pas ouverte uniquement à des auteurs Nationaux-Socialistes, Der Weg, qui se présente comme une épaisse revue d’une qualité certaine, n’en est pas moins très marquée : son animateur est Johann von Leers (1902-1965), ancien représentant de l’aile gauche du NSDAP, successivement collaborateur de Goebbels et de Darré, polyglotte et lié aussi, pour partie par les hasards de la vie, à Ernst Jünger, qui ne partageait pourtant pas son antijudaïsme aussi radical que celui d’Oltramare.
La rencontre avec René Binet
Ces années d’après-guerre sont aussi celles où Amaudruz fait la connaissance de René Binet (1913-1957), à l’itinéraire politique surprenant mais explicable. Ce Normand milite d’abord à la Jeunesse communiste du Havre, d’où il est exclu pour le soutien qu’il apporte aux thèses sur le « front unique » soutenues par Jacques Doriot en 1934 (volonté d’unir socialistes et communistes contre le “fascisme” ; projet de prise du pouvoir par une forme de collaboration entre classes). Puis il défend sur l’URSS, à partir de 1936, des positions clairement trotskistes, avant d’entamer pendant la guerre, alors qu’il est prisonnier en Allemagne, une évolution qui le conduit du matérialisme dialectique à une forme de « matérialisme biologique », et même à l’idée de s’engager dans la Waffen-SS pour aller combattre sur le front de l’Est. Militant totalement désintéressé et courageux, Binet écrivit, après son ralliement au camp national qui le poussa à figurer parmi les fondateurs de Jeune Nation en 1949, plusieurs brochures. Il décéda très prématurément dans un accident de la route, apparemment non suspect, en 1957.
Binet était sans nul doute un fanatique, ce qui n’était pas le cas, contrairement à certaines apparences, d’Amaudruz. Il possédait une culture qui excédait le champ strictement politique, une culture qui était aussi philosophique, littéraire (il a laissé des pièces de théâtre et des poèmes, toujours inédits) et scientifique (il connaissait les rudiments de la biologie et s’était aussi intéressé à la physique).
La fondation du Nouvel Ordre Européen et le « Social-Racisme »
En mai 1951 se réunissent pendant trois jours à Malmö, en Suède, une centaine de délégués de plusieurs mouvements représentatifs de la nébuleuse néofasciste européenne. Ils viennent d’une dizaine de pays. C’est l’acte fondateur du Mouvement Social Européen (MSE), dont la délégation française est conduite par Maurice Bardèche. Il s’agit de créer un organe de coordination dans l’action à l’échelle européenne. La majorité des délégués décide qu’il ne faut pas insister outre mesure sur le thème de la race et de sa défense. Cela provoque la scission, dès septembre 1951, d’un groupe d’éléments plus durs, qui donnent naissance à Zurich au Nouvel Ordre Européen (NOE). Celui-ci est fondé par Binet, Amaudruz et son meilleur ami, le Suisse Erwin Vollenweider, par un camarade allemand et un camarade italien. Pour les fondateurs, il ne s’agit pas « de créer un organisme nouveau ou concurrent des organisations déjà existantes, mais de rassembler une tendance sur le plan national et sur le plan européen ». Se revendiquer du “racisme” n’est pas du tout pour eux une manière de provocation gratuite, mais relève d’un souci de cohérence et d’une forme de courage. Il faut d’ailleurs remettre les choses dans leur contexte : en 1951, la police de la pensée existe déjà, mais on est encore très loin des formes délirantes prises par la répression-oppression d’aujourd’hui.
En outre, les membres du NOE, qui se réunissent une fois tous les deux ans environ, se veulent une espèce de centre de réflexion paneuropéen (avec même des prolongements dans le « monde blanc » partout où c’est possible) qui fait des propositions, sur le plan des idées, à des cadres de groupes, mouvements et partis, sans aucune visée électoraliste. Ainsi s’élabore peu à peu, au fil des Déclarations du NOE mais essentiellement sous la houlette et la plume d’Amaudruz lui-même, le “Social-Racisme”. La primauté de la race et du sang est clairement affirmée : « Dans un monde où tout est lutte, nul ne saurait se soustraire à ce choix : soutenir ou trahir la race à laquelle il appartient. (…) Pour chacun de nous, le sens de cette lutte dépend des valeurs liées à la structure même de notre âme. Et comme l’âme n’est autre chose que la race vue de l’intérieur, le combat prédestiné de l’individu c’est le combat pour la race. » La nécessaire conformité aux lois éternelles de la vie implique le rejet de tout anthropocentrisme : « Nous ne nous appartenons pas ; nous sommes un message de la vie. » Il s’ensuit qu’une doctrine sociale positive « se reconnaît au fait qu’elle déclare viser à l’ascension biologique de la race et que, pour elle, les droits de l’individu sont uniquement un moyen d’accomplir un devoir ». La ploutocratie et même, plus généralement, le monde moderne, sont regardés comme des bouillons de culture de la « mort par pourriture ». En 1959, Amaudruz découvre ou feint de découvrir un texte, présenté comme traduit du suédois en français, les Propositions d’Uppsala. Mais il n’est pas dupe et sait que ce manifeste a été écrit par un groupe de Français. Tout en lui reprochant « quelques outrances et quelques inexactitudes », il va y puiser plusieurs notions clés qui seront désormais caractéristiques de son propos, mais aussi, sous une forme plus ou moins édulcorée, de toute la mouvance qui s’organise, au début des années 1960, autour de la Fédération des étudiants nationalistes (FEN), avec sa revue Cahiers universitaires, puis autour du magazine Europe Action et de ses comités de diffusion.
Le « déchet biologique » : son « écume » et sa « lie »
Ce qu’Amaudruz retient avant tout des Propositions d’Uppsala, c’est la notion de « déchet biologique », formidable outil de décryptage de la dégénérescence raciale et morale.
Cette notion désigne, comme il l’écrira dans un texte bien plus tardif, « les porteurs de mutations négatives non éliminées dans les sociétés modernes », avec la subdivision du déchet entre une “écume” et une “lie”. « La “lie biologique” comprend les asociaux médiocrement intelligents qui suscitent la criminalité croissante de notre temps. L’“écume biologique” désigne les dégénérés moraux hautement intelligents, doués pour le parasitisme et qui constituent les élites de fait, c’est-à-dire les dirigeants des ploutocraties modernes. Cette écume biologique, au sein de multiples sociétés secrètes, a distillé des idées mortelles pour les races humaines : le mondialisme, le rêve d’un gouvernement mondial, régnant sur des populations métissées. »
Au milieu des années 1960, Amaudruz estimait que la race blanche, « celle qui comporte le déchet biologique le plus important », était menacée dans sa survie par la présence en son sein de ces dégénérés de l’écume et de la lie (armée de réserve de la première, notamment dans les périodes de troubles) formant, suivant les pays, de 15 à 30 % de la population. En cela, son “Social-Racisme” se distingue assez nettement du racialisme classique, surtout centré sur le métissage. Pour Amaudruz, l’anti-sélection ou « sélection à rebours » des pires par les anti-valeurs modernes est encore plus grave que le métissage. Il écrit à ce sujet : « Ignorer le déchet biologique, c’est ignorer la cause principale du déclin des peuples aryens. Le mélange des races expliquait en partie la décadence romaine. Il n’explique plus aujourd’hui l’abdication de l’Europe (…) ni, en particulier, la décadence suédoise en l’absence de toute infiltration allogène ».
Mais, diront certains, puisque le déchet biologique est si important, alors il n’y a plus qu’à baisser les bras et se laisser mourir. Amaudruz répond « à ce sophisme qu’un médecin, même gravement malade, peut encore rétablir ses patients, et que la question n’est pas de savoir s’il existe des individus non touchés, mais simplement s’il en reste qui soient capables de combattre. » Disciple d’Alfred Rosenberg, Amaudruz était philosophiquement hostile au christianisme. Mais il ne se trompait pas d’ennemi, écrivant au sujet de la déviation qu’il nomme “sectariste” : « C’est celle qui, outre les buts politiques justifiés, exige des militants des adhésions d’ordre métaphysique ou religieux, et qui, de ce fait, se prive du concours de forces ayant d’autres convictions religieuses ou métaphysiques. »
Sens du devoir
Condamné quatre fois entre 2000 et 2003 pour « propagande raciste et déni de la Shoah », resté trois mois derrière les barreaux, du 16 janvier au 13 avril 2003, malgré son âge avancé (82 ans), Gaston-Armand Amaudruz nous a laissé bien plus qu’un gros “pavé” destiné à jaunir sur quelque rayonnage : l’exemple du courage et de la fidélité inébranlables.